CHAPITRE I
PARTIE I
Le monstre arrivait. Son imposante masse noire cachait les quelques courageux rayons de soleil que daignaient percer de leur lueur les épais nuages noirs qui couvraient désormais le ciel devenu invisible.
C’était en quelque sorte l’apocalypse. Jamais l’on n’avait vu (ou même imaginé, les gens normaux n’imaginent pas ce genre de choses) pareil désastre. La bête parcourait la ville à une vitesse impressionnante, dévorant, déchirant, détruisant chaque parcelle de vie qui n’avait pas encore subit son affreux courroux. Les quelques rescapés courraient dans tous les sens, sans trop savoir où aller, ni pourquoi y aller.
Pendant ce temps, on voyait les militaires s’affairer. Le gouvernement avait vite agit et pris des mesures drastiques. On tirait sur tout ce qui bougeait et qui semblait hostile. Dans le carnage, des innocents périssaient, par dizaines, tandis que les rejetons humanoïdes issus de l’immondice semblaient prendre plaisir à cette destruction, et s’en allait poursuivre l’œuvre de leur chère mère.
Kelly s’était cachée non loin. Un militaire semblait s’être porté protecteur de sa personne, et l’encourageait sans cesse à trouver endroit plus propice à sa survie tout en tirant ici et là sur les éventuels ennemis qui croyaient bien faire en passant par là. Il masquait son visage à l’aide d’un vieux keffieh déchiré, et Kelly avait bien du mal à s’imaginer quelle tête pouvait bien avoir son sauveur.
-Il faut que vous partiez ! C’est trop dangereux de rester ici !
-Cela est hors de question ! Je dois attendre quelqu’un, lui répondait-elle vigoureusement.
-Plus personne ne viendra vous chercher désormais !
Et ils criaient pour se faire entendre, bien qu’ils fussent tout proche l’un de l’autre, tant le vacarme des coups de feu, des cris de mort, et du vrombissement du monstre provoquaient la pire pollution sonore que l’on eu jamais à endurer.
-Kelly ! Il faut qu’on aille ! Allez ! Suivez-moi !
-Quoi ? Co… Comment connaissez-vous mon nom ?
Le soldat ne répondit pas tout de suite. Il sembla hésité, comme s’il était mal à l’aise. Malgré cela, il continua, la voix tremblante :
-Je… Il faut que je te dise quelque chose.
Alors il retira son casque, puis son foulard. Et Kelly vu. Derrière cette barbe de trois jours et ses taches de sang séché, on entendit une vois prononcer :
-C’est moi, Jonathan.
-Jonathan ? Mais… C’est impossible… Lucy m’a dit que tu étais…
-Lucy à menti. C’était pour te protéger… Je suis désolé d’avoir du te cacher la vérité.
-Ho ! Jonathan ! Embrasse-moi !
Ainsi s’embrassèrent-ils, au milieu du brasier. Le feu, le sang et l’acier brulé n’existaient plus. Le monde n’existait plus. Plus rien n’avait d’importance. Ils pouvaient mourir maintenant, cela n’avait plus la moindre importance. Ils ne vivaient plus que l’un pour l’autre, et ils mourraient l’un pour l’autre.
La caméra s’éloigna vers le haut en travelling. On traversa le champ de bataille, on vit le monstre vaciller de loin, on traversa les nuages, on vit le soleil briller. La liste des acteurs apparaissait. Assurément, le film finissait bien.
*
Adam Roger Powell, vingt-trois ans, était un étudiant réalisateur de cinéma anglais, né dans la banlieue de Londres. Il avait intégré une fameuse université cinématographique à Exeter, et il était demandé aux élèves de réaliser un film de leur choix au bout de leur cinquième année. Le budget était faible, les moyens limités.
Et pourtant.
Là, devant le petit écran sur lequel Adam projetait pour la énième fois The End Has No End, son premier moyen-métrage, le tout jeune réalisateur ne pouvait s’empêcher d’avoir une petite pincée au cœur lors de la scène finale. Il s’approcha du lecteur de disque et retira le DVD, sur lequel il lisait les sept ou huit titres préalables qui avaient été choisi et qui ont finalement été barrés pour préférer l’actuelle appellation. Il le rangea dans son boitier qu’il posa sur la table basse de son appartement.
Le soleil baignait la pièce de sa lumière.
L'horloge annonçait 9h27.
Il était en retard.
*
4 commentaires:
Super bien écrit, et je me suis fait avoir quand j'ai réalisé que c'était un film. Continue. =D
" The End Has No End " <3
C'est vrai qu'étant donné que tu aimes les maths et la physique, et que tu es une pourriture scientifique, je ne devrais pas te laisser de gentils commentaires mais bon, ma bonté me perdra... =)
Idem ! (pour le "je me suis fait avoir quand j'ai réalisé que c'était un film")
"The end has no end", ça veut dire "la fin n'a pas de fin" ?
J'ai pas autant de chose a dire que tu en dis sur mon histoire... "super" tout seul, c'est nul. Alors... heu...Bon, ok, avouons le, je ne pourrais pas devenir critique littéraire !
J'aime bien l'idée du moyen-métrage. C'est vrai ça, y a les courts métrages et les longs métrages, mais ceux qui sont ni l'un ni l'autre hein ? On en fait quoi ?
Sur ce je vais te laisser l'araignée citron, (c'est bien ça la traduction ?) et comme tu me l'a demandé, aller taper la suite.
Bye (oui, mon vocabulaire anglais c'est agrandi depuis le dernier commentaire) (qui était y a même pas 5 minutes mais bon)
Je trouve cette première partie de chapitre très bien écrite. Je fus vraiment surpris lorsque j'ai réalisé qu'il s'agissait d'un film. D'ailleurs, je trouvais le : "-Ho ! Jonathan ! Embrasse-moi !" trop "gros" pour être vrai.
J'aime vraiment beaucoup.
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