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mercredi 11 mars 2009

Les 5 Violons Blancs



I
J’ai écris l’amour sur ses bras.
Résonnant dans ma tête, c’est une mélodie,
J’entends des cris élever voix,
Criant amour et mort, et nourrissant ma folie.

II
J’ai écris l’amour sur ses bras.
Autours de moi, des monstres pris de cette furie,
(On appelle ça paranoïa)
Menacent de leurs griffes et harcèlent de leur cris.

III
J’ai écris l’amour sur ses bras.
De morbides obsessions attaquent mon esprit.
Un suicide et puis un grand froid,
Voila de quoi je nourris aujourd’hui mes lubies.

IV
J’ai écris l’amour sur ses bras.
Une infection, au son des blancs violons détruits,
Sonne d’un non-amour le glas
Et me ronge le cœur à n’en laisser que des bris.

V
J’ai écris l’amour sur ses bras.
Et j’entends ces voix semblant venir d’un Paradis
Qui est pourtant si loin de moi,
Et qui, sans jamais cesser, dans mon oreille crient :

Sylvanor ! Sylvanor !
Sans elle, ta seule chance de survie est
La Mort.






To Write Love On Her Arms est une organisation a but non-lucratif qui vise à apporter de l'aide principalement aux adolescents en proie au suicide, à l'addiction, aux mutilations, et à la dépression.





Sylvanor c'est le pseudo un mec d'une vingtaine d'années qui développe un jeu vidéo amateur tout seul. J'ai piqué son pseudo pour le poème.





J'étais en vacances (nan, c'est pas vrai.) Le blog est un peu mort, mais des fois j'me demande si il a déjà été en vie.



Et pour tout ceux qui me reconnaitrons (et personne ne me reconnaitra, parce que personne ne sais qui est le Lemon Spider...)



samedi 14 février 2009

Chimères et Muses

Jamais je le sais les gens ne saurons pourquoi.
Cette blessure qu’on m’inflige bien sûr tous les amuse,
Cependant à peine se rendent-ils compte de cela,
Et de mes toutes chimères ils érigent toutes leur muses.

Je le conçois comme ça.
En voici donc l’excuse :

Le sort, à la vérité, s’acharne sur moi :
C’est que, sur le système, de sa fureur il use.
Par leur moyen, je ne les en blâme donc pas,
S’enflamment ses traits endiablés et ses ruses.

Alors ils se mettent à crier de vive voix :
« L’ennemi du diable, de trahison on l’accuse.
Puisse le seigneur des seigneurs faire savoir cela :
Que de lui seul perfection, honneur et gloire fusent. »

En décidant d’une autre façon, voyez-vous,
J’étais pris entre corruption et perfidie.
Me retrouvant dépouillé et sans un seul sou,
A courir je me suis mis, par là, loin d’ici.

Mais si ce jour là une chose j’ai appris,
Malgré que la Mort sans s’arrêter me suivait,
C’est que jamais fuite ne m’aura vraiment servie ;
Mais voila donc : j’étais caché sous une haie.

Une fois donc mon salut préservé de ce mal,
Je cherchais par là quelque aide, ou ici quelque hôte
Sans trouver soutient ni humain, ni animal.
Puis je croisai celle qui de mon cœur la peur ôte.

« Eh ! En voila donc une histoire fort peu normale ! »,
Cria-t-elle quand je parlai de mon aventure.
« Jamais je n’ai entendu une vie si bancale,
Ni imaginé vie si atroce et si dure.

L’Homme est-il si peu intelligent pour savoir ?
Ou est-il trop aveugle pour se rendre bien compte ?
Vraiment je vous le dis avant notre au revoir,
C’est de peur que l’Homme est fait, de peur et de honte.

Soyez donc fort et partez affronter leurs lances :
Vraiment ce seront eux qui se mettront à fuir.
Si en moi vous avez la foi et la confiance,

Bientôt ce sera de leur mort dont vous pourrez rire. »



___________



Le dernier vers (vers la fin, haha, pourtant j'bois pas, j'vous jure, hein (comprendra qui pourra, c'était un super double jeu de mot)) est le seul qui fait pas 12 syllabes. Et j'arrive pas à lui en foutre moins de 13 sans lui changer le sens... Halala... (rolala, comment il s'la raconte grave quand même, genre "ouais j'fais des alexandrins, c'est tout génial dedans mon p'tit corps").



Ha, et si quelqu'un qui passe par là sait comment coder un programme en C qui calcule les trajectoires d'une bille de billard dans un cercle tronqué, qu'il me fasse signe, merci (c'est juste pour créer un expace des phases et en déduire un système chaotique, c'pas la mer à boire non plus, hein (tu parles... mon TPE est foutu...))



lundi 9 février 2009

Le jour où des mots dessineront (bien) n'est pas encore arrivé.

Oui,
Vraiment,
Elle est belle.
Vraiment.
Mais,
Je me dis parfois :
C’est sans logique, en fait
Qu’elle se retrouve là.
On dirait que cela,
En fait, j’y crois,
Y ressemble.
N’est ce pas ?
Et voila que c’est une robe
Ample, vous en conviendrez fort bien.
Mais n’est-elle pas jolie donc, cette poupée ?
C’est dans un glorieux élan qu’elle se présente,
Vêtue en princesse, patiente d’un prince charmant.
Mais elle a arrêté ses illusions : il n’existe pas, c’est sûr !
Ou du moins, s’il existe, il est très clair qu’il ne l’aime pas.
Elle est pourtant fort bien vêtue avec cette belle robe rayée.
Mais bientôt la pluie arrive, et le temps va se couvrir sous peu.
Alors elle devra rentrer, triste, sans nul prince charmant, hé non.
Mais elle sera probablement heureuse un jour, je n’en doute pas.


_________

P'tit test de testage de calligraphie.
C'est kikool, hein ?





(Qui a dit : "Pas de bras, pas d'prince charmant !" ?)





mercredi 4 février 2009

600 caractères pour me laisser définir ce que je devrais être, je crois.

Apporte-moi l’horizon perdu,
Montre-moi le vrai chemin à suivre.
Aussi vrai que ce brouillard j’ai vu,
De toute ta vérité je suis ivre.

Apporte-moi ce que je n’ai plus :
A mon esprit un brin de lumière,
A mes espoirs l’espérance perdue,
Aux apparences ce tout nouvel air.

L’incroyable surtout fais moi croire,
Ce que tous les autres ne voient pas,
Ce que les hypocrites on cru voir,
En croyant que je n’étais plus là.

De l’oubli je ne veux faire partie,
De tes souvenirs ne veux partir.
Pourtant au milieu d’eux tous tu ri
Et je me trouve tué de tes rires.

Si donc tous ces beaux sentiments s’en vont
Et que disparait cet amour de là,
Que m’apporterais de ta voix le son

Si tes yeux ne voient plus que je suis là ?


_______



Bah apparemment mon coeur bat toujours (ça voudrais sans doute signifier que l'intérieur de mon p'tit corps tout musclé d'une musculature de muscles est encore en vie) donc j'avais envie de pas vous laisser sans espérance, vous qui ne me lisez pas.

C'est vrai ça, franchement, qui me lit ? Hum... Moi, j'me lis, déjà c'est bien je crois. Alors j'vais écrire en français, comme ça dès que des gens à peu près normaux dedans leur tête vont passer par pur hasard du bonheur de la chance d'un trèfle à quatre feuilles (avec bonus +4 en Destin et +3 en Agilité (tiens, rien à voir celui là tu m'diras)), et bien ils n'auront peut-être plus envie de fuir en courant (non, ils se contenterons de débrancher leur ordinateur en espérant qu'il ne soit pas tombé malade).



Et j'vous laisse sur une citation de Jean-Paul (si vous trouvez un meilleur nom, proposez, n'hésitez pas), mon nouveau meilleur ami pas imaginaire du tout, il existe vraiment hein ! Et si vous me croyez pas et ben... et ben... Maman !!!!


mercredi 21 janvier 2009

Mascara Runs On Main Street

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Even if your old mascara runs,
Or even if it runs on the suns,

Even if your tears roll on your cheeks,
Or even if they make die the creeks,

Even if your smile’s erased today,
Or even if your lips have changed way,

The sun is always shining;
The creeks are always running;
Your lips are always kissing.


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mardi 13 janvier 2009

L'Incroyable Histoire d'Adam Powell

CHAPITRE I
PARTIE IV
La matinée avait été épuisante, tout de même. Adam rentra chez lui tout en sueur, en accrochant sa clé sur le clou où pendait déjà un double. Il eut tôt fait de se doucher et de se changer. A peine une heure de course. Pourquoi avait-il arrêté si tôt son jogging aujourd’hui ? Ha oui. L’embarcadère. Il n’y avait personne. Ca l’avait déstabilisé, mais, en y repensant, il se demandait bien pourquoi. Il était peut-être trop habitué à voir du monde.

Il jeta alors rapidement un regard par la fenêtre qui donne sur la plage, pour se rassurer. C’était bon. Il y avait toujours autant de monde qui grouillait comme des fourmis là en bas. L’air chaud de l’extérieur étouffait tous les touristes. C’était plutôt impressionnant de les voir s’arrêter toutes les trente secondes pour chercher un coin d’ombre.
-Et après quand il pleut ils disent qu’ils veulent du soleil… Shakespeare avait raison d’avoir peur, se disait-il à haute voix.
*
Il était encore tôt. Normalement, Adam avait juste le temps de se reposer un peu avant de passer à table et de commencer à étudier et tourner l’après-midi. En l’occurrence, étant donné que le film était fini de tourner et que le montage avait été fait, il allait encore passer l’après-midi à étudier et réviser pour les examens partiels de rentrée. Décidément, qu’elle étonnante journée tout cela faisait.
La sonnerie retentit tout à coup.
Adam, qui n’était décidément pas épargné par les surprises aujourd’hui, s’empressa d’aller ouvrir sa porte tout en se demandant qui cela pouvait bien être.
Il ouvrit. Son rêve s’arrêta.

L’homme en face de lui était vaguement taillé dans un vieux costume gris, imprégné d’une forte odeur de tabac, sale et gras. Ses cheveux grisonnant coiffés au spray fixant découvraient son large front et laissaient visibles ses lunettes de vue à l’épaisse monture noire. Hormis cela, il avait de petits yeux bleus qui contrastaient étonnement avec ses épaisses joues rougies. Il était fort ventru et c’était à peine si les boutons de sa chemise n’étaient pas sur le point d’exploser un à un sous l’énorme pression. Il avait une cigarette presque terminée à la bouche, et Adam se demandait si les taches rouges qu’il avait sous la lèvre étaient des restes de pizza où des boutons d’acné irrités par un flot d’alcool qui devait ne plus vraiment couler dans la bouche de l’homme lorsque celle-ci était déjà pleine. Son autre main portait une valisette noire. Il avait une quarantaine d’années bien comptées.

-Bonjour monsieur ! Dit-il jovialement, d’un air gamin, le sourire immense. Je suis Charles Dexter ! Je suis un agent de la compagnie aérienne Ecko Flight !
-Heu, nan c’est bon, j’vous remercie, je ne suis pas intéressé et puis…
-Attendez monsieur ! A l’occasion de la mise en service du premier vol de la compagnie, nous offrons un billet aller-retour pour les îles Fidji. Il suffit de vous inscrire sur la liste des participants. Trois heureux gagnants seront tirés au sort et vous serez informés d’ici quelques jours si vous êtes l’heureux élu !
-Nan, c’est bon, vous êtes bien gentil. Merci.
-Bien, je comprends ! Dans ce cas, prenez juste ce petit prospectus. Toutes les informations sont à l’intérieur, si vous changez d’avis !
-Heu d’accord, d’accord… Répondit Adam avec une légère hésitation, avant de se saisir du petit feuillet dépliant, à contre cœur.
-Je vous remercie ! Passez une bonne et agréable journée ! Et surtout, à bientôt sur nos lignes !
-Ouais, au revoir, répondit-il, le visage fixé sur le grand dépliant en carton.
-Au revoir !
Il ferma la porte. On entendit Charles s’éloigner en faisant un affreux bruit avec ses grosses chaussures sales.

Ecko Flight. « Jamais entendu parler », pensa Adam à voix haute. Il prit tout de même la peine d’ouvrir le feuillet et d’en examiner le contenu ; ce fut bref. Deux publicités, de soi-disantes citations de clients satisfaits, un coupon à remplir et à renvoyer. Le tout finit bientôt au fond de la petite corbeille à papiers.

Il jeta alors rapidement un regard par la fenêtre qui donne sur la plage, pour se rassurer à nouveau. C’était bon. Il y avait toujours autant de monde qui grouillait comme des fourmis là en bas. L’air chaud de l’extérieur étouffait tous les touristes. C’était plutôt impressionnant de les voir s’arrêter toutes les trente secondes pour chercher un coin d’ombre.
-J’ai déjà vu ça…

La sonnerie retentie à nouveau.
______________________
* Voir I'm Afraid de William Shakespeare (un court poème lisible à cette adresse : http://www.poesie-citation.fr/poesie-william-shakespeare/poeme-de-william-shakespeare/i-am-afraid.html)

dimanche 11 janvier 2009

The Merry Lady of Heart Town

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Maybe it’s your blood
That bleeds from your head.
I have felt it as a flood,
But your tears look like red.

You are hanging by a thread,
A thread torn and shredded.
You have cut our link shared:
Your retina bleeds on your head.

Heart Town is dead now.
You wander without hope.
Heart Town is dead now:
It was built on a slope.

Take me on your knees
Not to die by my diseases.
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vendredi 9 janvier 2009

L'Incroyable Histoire d'Adam Powell

CHAPITRE I
PARTIE III
9h34 (il avait du retard ce matin.)
Adam passait devant le marchand de glaces/beignets qui s’était installé avec son petit stand à roulettes et à ombrelle juste à l’entrée de la plage. Les bénéfices étaient plus que raisonnables. Aujourd’hui, les clients étaient bien présents, comme d’habitude. En masse même. Agglutinés autours du petit stand de trois mètres carrés à peine, ils se serraient les uns aux autres pour tenter d’avoir la dernière glace parfum fruits des bois. Mais vraiment, aujourd’hui, c’était particulièrement marqué. En passant devant, Adam faillit s’arrêter pour faire un rapide signe de la main au vendeur (un certain William Mayfield. Il est dans la même classe qu’Adam cette année. D’habitude, Adam ne s’arrête pas pour lui dire bonjour de loin), mais, ne l’apercevant même pas derrière le noir de monde, il songea qu’il ne servait à rien de si mal commencer son jogging pour une seule personne, et continua de courir le long de la plage.

9h47 (il avait rattrapé son retard de deux minutes.)
Il longeait toujours la plage. Le rond-point. C’était le moment de faire le détour par la ville. Il passa le passage piéton, monta sur le trottoir, repassa plus loin sur un autre passage clouté, remonta à nouveau sur le trottoir et s’aventura Rue Lexington. C’était la rue de la boutique où travaillait Julia Gally, une autre camarade de classe d’Adam. C’était une gentille fille, discrète mais qui avait tout d’un petit ange (malgré ses cheveux noirs, et son addiction pour certains groupes de musique rock) Elle était caissière. Elle vendait des fleurs. D’habitude, elle vendait des fleurs. Aujourd’hui, lorsqu’Adam passa devant la vitrine de Fleurs des Chants, il se surprit bien à découvrir que l’habituelle vendeuse de fleurs avait été troquée par un vendeur, grand, mince, les cheveux longs et noirs, les yeux tués par une nuit sans sommeil, le cerveau plongé dans un sommeil sans fin. Dommage, sans doute était-elle malade (ça aurait tout de même été étonnant. Une grippe ? Avec un temps pareil ? Un rhume des foins ? Avec un métier pareil ?)

10h03 (parfaitement dans les temps.)
Adam arrivait au passage préféré de son jogging matinal quotidien : l’embarcadère du port. Le large ponton de bois s’étendait sur plusieurs kilomètres et s’enroulait, se divisait, se rejoignait, se déroulait, pour finalement venir former une étrange ligne géométrique brisée si on la regardait du ciel. Des dizaines, des centaines de bateaux étaient amarrés là, des plus imposants yachts aux plus pitoyables chaloupes à rames. Adam courrait entre les passants en prenant soin de ne renverser personne, et faisait plusieurs fois le tour du port. Il venait, allait au bout, repartait, revenait encore. Du moins, d’habitude. Aujourd’hui était un jour étrange (il commençait à s’en rendre compte). Personne. Il n’y avait pas âme qui vive au port aujourd’hui. Quel jour était-on ? Dimanche ? C’était peut-être normal après tout. Mais tout de même. Personne. Cela le troubla. Il se dit qu’il ferait mieux de faire demi-tour. C’est ce qu’il fit. Il prit le chemin du retour sans finir son circuit habituel et rentra chez lui, l’esprit dérangé.

Il ne pensait plus à son film.
Il ne pensait plus.

jeudi 8 janvier 2009

Love Is Written On Her Tombstone

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The face illuminated by the moon
It’s time to come back home
Dark clouds come soon
And soon the solstices come

The moon disappears now
It’s buried under black cloud
From skies it falls a snow
A snow that screams it loud

The shadow believer follows you
Someone hides you the light
You feel pressure catching you
You’re alive and you feel the fright

After the fright comes dread
If you don’t feel your body anymore
If you can’t open your eyes anymore
That means that you’re dead
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mercredi 7 janvier 2009

L'Incroyable Histoire d'Adam Powell

CHAPITRE I
PARTIE II
C’était 9h30 du matin. Il était en retard. Il finissait juste d’attacher le lacet de sa chaussure gauche, avala d’une traite le fond de son verre de jus de fruit, s’essuya les lèvres d’un rapide coup de manche, se recoiffa vaguement (on ne pouvait pas savoir si une quelconque demoiselle se trouvait au coin de telle ou telle rue), poussa une courte expiration, sortit la clé de sa poche, mit la clé dans la serrure, ouvrit la porte, sortit la clé de la serrure, sortit, ferma la porte, mit la clé dans le serrure, tourna quelques tours, sortit la clé de la serrure, mis la clé dans sa poche et descendit à petites foulée les marches de l’escalier de l’immeuble où il vivait.

Son jogging matinal venait de commencer.

Le soleil brillait ce matin sur la côte sud du Devon. Les touristes affluaient en masse à chaque été, profitant de la plage, de la température agréable et de la vue que pouvaient offrir les paysages du coin. Les crèmes glacées typiques du coin se vendaient comme des petits pains (c’est une expression de dire cela. A vrai dire, là bas, le pain se vendait même moins bien que les crèmes glacées.) On profitait des rares extrêmes poussées de chaleur comme aujourd’hui pour se baigner. Ce n’était certes pas le jour idéal pour aller faire un jogging, mais Adam avait pris l’habitude de courir environ deux heures à partir de 9h30. C’était l’heure qu’il avait choisi pour brûler ses calories quotidienne. Durant les vacances scolaires du moins. Car sinon, il n’avait pas une minute à lui à cause de ses études. Mais c’était bientôt fini. Il en voyait enfin le bout. Il avait travaillé dur durant ces cinq années.
Ce film (The End Has No End (il avait trouvé le titre en référence à un groupe de rock garage)), c’était l’apothéose de son travail. Le monstre avait beau avoir été fait de mousse et la ville de carton, ce film sentait le chef-d’œuvre, se disait-il en tous cas. Il pensa en sortant du bâtiment qu’il aurait été intéressant de tourner des scènes sur la plage peu avant la séquence finale. On aurait ajouté les effets numériques des monstres nageant sous l’eau et attrapant vivant les baigneurs qui…
Non ! C’était l’heure du jogging ! Adam se secoua la tête comme pour faire sortir de son esprit son obsession pour le cinéma. L’heure du jogging, c’est l’heure du jogging. Plus rien ne compte. Plus rien, hormis la course, le vent balayant les cheveux, l’air chaud qui frappe chaque partie du corps à chaque mouvement. C’est ça le jogging.

Comme à l’accoutumée, Adam suivait son parcours matinal. C’était un circuit principalement effectué sur le long de la plage. Comme tous les jours, Adam verrait les mêmes personnes. Il y avait toujours cette vieille dame au croisement de la Rue Beaulieu qui attendait que les voitures la laissent traverser la route. Et puis, il y avait sans cesse cette bande de voyous dans l’impasse du Colonel Marchesino. Ils étaient toujours en train d’agresser quelqu’un quand Adam passait devant, alors il allait sans s’arrêter, en faisant mine de ne rien voir. C’était une habitude.
Néanmoins ce matin, les habitudes semblaient chamboulées. Déjà, avec trois minutes de retard, Adam ne verrait pas les deux jolies demoiselles qui discutent tous les matins sur un banc en face de chez lui.


*

Il pensa que c’était vraiment une mauvaise journée.
Il ne se rendait pas encore compte à quel point il avait raison.